Gaspillage public : ce que vous ignorez sur la réalité des pompiers

Fabrice

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Un rapport explosif de la Cour des comptes révèle comment des institutions publiques prestigieuses et des groupes privés bénéficient gratuitement, ou presque, de la protection des unités d’élite de la sécurité civile. Pendant ce temps, l’État finance à perte et laisse filer ses meilleurs soldats du feu. Scandale en silence.

L’objet du scandale et du gaspillage publique

Des musées prestigieux aux géants de l’aéronautique, de l’Élysée aux entreprises privées, des centaines de soldats du feu protègent gratuitement des intérêts variés, pendant que les citoyens français financent leur formation, leur pension… et leur départ.

Le silence politique sur ces dérives devient aujourd’hui une faute. Face à la répétition des alertes, face aux millions perdus, la question n’est plus de savoir s’il faut agir, mais combien de temps encore l’État acceptera d’être le mécène discret de la sécurité des puissants.

Une élite mobilisée… mais au prix fort pour l’État

Depuis 2017, la Cour des comptes a examiné la gestion de trois formations militaires au cœur de la sécurité civile française :

  • la Brigade de sapeurs-pompiers de Paris (BSPP)
  • le Bataillon de marins-pompiers de Marseille (BMPM)
  • les Formations militaires de la sécurité civile (FORMISC)
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Environ 12 000 militaires, soit 5 % des pompiers de France, accomplissent chaque jour des missions essentielles pour protéger la population. Leur engagement est total, leur excellence reconnue.

Mais derrière cette réussite opérationnelle, le coût pour l’État est gigantesque :

  • 127,9 M€ en 2023 pour les seules FORMISC
  • 104,37 M€ pour la BSPP
  • 15 M€ de subventions directes à Marseille

sans parler du financement des retraites militaires (plus de 290 M€ au total pour BSPP et BMPM).

Factures oubliées : l’état paie pour Airbus, le Louvre et bien d’autres

Le scandale ne s’arrête pas au coût global : la Cour a découvert que ces pompiers militaires sont également détachés pour assurer la sécurité d’institutions publiques et privées, sans que l’État n’exige un remboursement complet.

436 militaires de la BSPP étaient ainsi affectés en 2023 à des missions pour :

  • La Présidence de la République,
  • L’Assemblée nationale,
  • Le ministère de l’Intérieur,
  • Le Centre national d’études spatiales (Kourou),
  • Le Musée du Louvre, le Musée d’Orsay, la BnF…

À Marseille, le BMPM couvre non seulement la ville mais aussi :

  • L’aéroport Marseille-Provence,
  • Le Grand port maritime de Marseille,
  • Airbus Helicopters,
  • Et le Service mobile d’urgence (SMUR).

Or, ces services ne payent qu’une fraction du coût réel. Les pensions militaires et autres frais de gestion, représentant plusieurs millions d’euros chaque année, ne sont jamais refacturés.

Résultat : des entreprises privées comme Airbus bénéficient de forces d’élite… aux frais du contribuable.

Marseille : un préjudice de plus de 20 millions d’euros en 6 ans

La situation est particulièrement criante à Marseille. Depuis quinze ans, la ville refuse tout simplement de rembourser certaines cotisations sociales dues pour les marins-pompiers.

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Entre 2017 et 2023, le manque à gagner pour l’État est évalué à 20,46 millions d’euros.

En 2022, près de 6,8 millions d’euros de services rendus aux entités privées et publiques n’ont pas été facturés correctement. Airbus Helicopters à lui seul a bénéficié d’un cadeau de 1,48 M€.

La Cour s’inquiète : non seulement l’État subventionne sans contrôle, mais il laisse aussi s’installer des pratiques pouvant engager la responsabilité des agents publics.

Europe : des millions d’euros de remboursement envolés

Ce gaspillage ne s’arrête pas aux frontières. La direction générale de la sécurité civile (DGSCGC) n’a pas transmis à temps des demandes de remboursement à la Commission européenne pour des interventions internationales : 13,9 M€ dorment ainsi dans les limbes administratifs, sans garantie d’être récupérés.

Faute de procédures claires et de certification rapide des comptes, la France perd même l’argent auquel elle aurait droit pour ses missions de secours à l’étranger.

Les pompiers formés à prix d’or… pour partir ailleurs

Autre révélation inquiétante : l’État investit massivement dans la formation de ses pompiers militaires… pour les voir partir très rapidement.

Chaque année, environ 100 à 150 pompiers de la BSPP quittent l’armée pour intégrer les services départementaux d’incendie et de secours (SDIS), où les salaires sont plus élevés et les conditions moins contraignantes.

Depuis 2022, 5 % des effectifs de la BSPP ont quitté la brigade. Même phénomène au BMPM où en 2022, 30 % des départs hors démissions classiques étaient dus à l’attrait du civil.

La BSPP a tenté d’imposer une durée minimale de service avant de pouvoir partir. Sans succès : aucune mesure de fidélisation n’a été adoptée.

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Une inaction qui dure depuis 2017

Ce scandale n’est pas une surprise. Dès 2017, la Cour des comptes avait tiré la sonnette d’alarme.
Huit ans plus tard, rien n’a changé.

Les millions continuent de s’évaporer.
Les pompiers formés à grand frais partent toujours aussi vite.
L’État reste le premier sponsor involontaire d’intérêts privés… sans obtenir en retour ni compensation ni reconnaissance.

 

Fabrice

Fabrice DURAND

Entrepreneur et passionné par l'orientation professionnelle, j'ai créé formation-publique pour vous accompagner dans le choix de vos formations. Je suis également responsable du groupe Facebook Orientation scolaire.

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