Le Conseil d’État a récemment rejeté la requête d’un candidat évincé qui contestait un recrutement au sein du corps des administrateurs de l’État. Il invoquait un mauvais usage des fonds publics pour justifier la suspension de la décision. Un argument jugé insuffisant par le juge des référés.
Un recours basé sur la notion de bon usage des deniers publics
Un avis publié au Journal officiel du 26 septembre 2024 annonçait l’ouverture d’un recrutement contractuel au sein des services du Premier ministre, destiné à une personne en situation de handicap. Un candidat, classé deuxième à l’issue de la sélection, a contesté cette décision devant le Conseil d’État, demandant sa suspension immédiate.
Dans sa requête, il avançait plusieurs arguments :
- Le recrutement était entaché de graves irrégularités, notamment des informations privilégiées accordées au candidat retenu.
- Il risquait de perdre toute chance d’être recruté dans un avenir proche.
- Le bon usage des deniers publics imposait de suspendre l’exécution de ce recrutement.
Ces motifs ont été jugés insuffisants par le juge des référés, qui a rejeté la demande.
Absence de situation d’urgence et d’atteinte grave
Pour qu’un recours en référé aboutisse, le requérant devait démontrer une situation d’urgence justifiant la suspension immédiate de la décision. Or, plusieurs éléments ont joué en sa défaveur :
- Il occupait déjà un emploi en CDI en tant que responsable de projets stratégiques dans un établissement public.
- Aucune perte de chance irréversible n’était caractérisée, puisqu’il pouvait toujours candidater à d’autres recrutements.
- Le fait que des irrégularités aient pu entacher la procédure ne suffisait pas à établir une urgence justifiant une suspension.
L’argument de l’usage des deniers publics rejeté
Le requérant a également invoqué l’argument du bon usage des deniers publics, estimant que la rémunération du candidat retenu constituait une dépense injustifiée. Toutefois, le juge a rappelé que cet élément, à lui seul, ne pouvait caractériser une urgence nécessitant une suspension immédiate.
Critère invoqué |
Analyse du juge |
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Perte de chance de recrutement |
Non caractérisée, car d’autres opportunités restent possibles |
Graves irrégularités dans la procédure |
Ne suffisent pas à justifier une urgence |
Mésusage des deniers publics |
Argument rejeté, car sans impact immédiat sur la situation du requérant |
En conclusion, le Conseil d’État a considéré que l’exécution de la décision contestée ne portait pas une atteinte suffisamment grave et immédiate aux droits du requérant, justifiant ainsi le rejet du recours.