Public vs privé : pourquoi les cadres acceptent 20 % de salaire en moins ?

Fabrice

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Selon les dernières données publiées par l’INSEE en 2025, les cadres du secteur public ont vu leurs rémunérations augmenter de 3 % en moyenne par rapport à l’année précédente, un chiffre qui suscite des comparaisons avec le secteur privé. Alors que le débat sur les disparités salariales entre les deux secteurs continue de faire rage, il faut comprendre les facteurs qui influencent ces écarts, tels que les avantages sociaux, les primes et les perspectives de carrière.

Dans le secteur privé, les salaires des cadres sont souvent associés à des performances individuelles et des résultats d’entreprise, ce qui peut conduire à des variations significatives. En revanche, le secteur public offre généralement une grille salariale plus stable, mais avec des augmentations plus modestes et régulières.

Dans cet article, nous vous expliquons comment ces dynamiques salariales se manifestent et ce que cela signifie pour les cadres des deux secteurs.

Les salaires des cadres : public VS privé

Les écarts de rémunération entre le secteur public et privé sont notables, notamment pour les cadres.

En moyenne, les cadres de la Ville de Paris gagnent 837 € net de moins par mois que leurs homologues du privé.

Les professions intermédiaires et les employés/ouvriers montrent peu de différences salariales entre les deux secteurs.

  • Pour les cadres des catégories A et A+, la rémunération nette moyenne est inférieure dans le secteur public, sauf dans la fonction publique hospitalière.
  • Les agents de catégorie B bénéficient de rémunérations mensuelles nettes moyennes supérieures de 163 € dans la fonction publique territoriale, tandis que pour les agents de catégorie C, cet avantage est de 181 €.
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Les facteurs de décrochage des rémunérations regroupent un ratio promus promouvables inchangé pour les A+, mais augmenté de 10 points pour la majorité des A. Les revalorisations annuelles des primes sont inférieures pour les A par rapport aux B et C. Les A ne bénéficient pas de nouvelles NBI, et certaines indemnités, comme l’indemnité forfaitaire d’itinérance, ont été supprimées en 2023. Ces éléments contribuent à l’écart salarial observé entre les deux secteurs.

Un tableau comparatif des revenus salariaux et des volumes de travail illustre ces différences :

Caractéristiques
Fonction publique (en euros)
Secteur privé (en euros)
Écarts (%)
📈 Revenu salarial annuel moyen
24 070
22 040
9,3
📈 Salaire annuel moyen EQTP
29 450
30 600
-3,7
📈 Volume de travail annuel moyen EQTP
0,82
0,72
13,5
📈 Femmes (revenu salarial)
22 600
18 650
21,1
📈 Hommes (revenu salarial)
26 810
24 760
8,3

*chiffres de 2021

Selon l’INSEE, un cadre dans le secteur public gagne en moyenne 19,7 % de moins qu’un cadre dans le secteur privé. En équivalent temps plein, le salaire annuel net moyen d’un agent public est de 29 450 euros, tandis qu’un salarié du privé perçoit 30 600 euros, montrant une différence de 3,7 % en faveur du privé. Malgré des chiffres bruts parfois trompeurs, c’est dans le privé que les cadres sont mieux rémunérés en tenant compte du temps de travail effectif.

Les agents du public travaillent plus d’heures chaque année, avec une charge de travail supérieure de 9 à 13,5 % par rapport à leurs homologues du privé. Cette différence de volume horaire ne se traduit pas par une rémunération proportionnellement plus élevée. En revanche, le secteur privé offre une progression salariale plus rapide, ce qui contribue à l’écart de salaire en faveur des cadres privés.

Malgré des emplois souvent plus stables et moins sujets aux interruptions dans le secteur public, la rémunération reste un facteur clé où le privé prend l’avantage. Les chiffres montrent clairement que, en considérant le temps de travail, le secteur privé offre de meilleures perspectives salariales pour les cadres.

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Quels autres facteurs influencent la rémunération dans le public par rapport au privé ?

Au-delà des simples chiffres de salaire, plusieurs facteurs déterminants influencent la rémunération dans les secteurs public et privé. Parmi ceux-ci, les avantages sociaux jouent un rôle capital. Dans le secteur public, les agents bénéficient souvent de régimes de retraite plus avantageux, de congés supplémentaires et d’une sécurité de l’emploi accrue. En revanche, le secteur privé peut offrir des primes de performance, des bonus et des augmentations salariales plus fréquentes, ce qui peut compenser les écarts de rémunération de base.

Les opportunités de carrière et de progression professionnelle diffèrent également entre les deux secteurs. Dans le secteur public, les promotions sont souvent basées sur l’ancienneté et les concours internes, ce qui peut ralentir la progression pour certains employés. À l’inverse, le secteur privé valorise davantage les performances individuelles et les compétences spécifiques, permettant une ascension professionnelle plus rapide pour ceux qui se distinguent. Cela peut expliquer pourquoi certains cadres choisissent de quitter le public pour le privé, en quête de meilleures perspectives de carrière.

L’environnement de travail et la culture organisationnelle influencent également la perception de la rémunération. Le secteur public est souvent perçu comme plus bureaucratique, avec des processus décisionnels plus lents, tandis que le secteur privé peut offrir un environnement plus dynamique et innovant. Cette différence de culture peut affecter la satisfaction professionnelle et, par conséquent, la perception de la rémunération. Les employés dans le privé peuvent ressentir une plus grande pression pour performer, mais aussi une plus grande reconnaissance de leurs efforts, ce qui peut compenser les différences salariales.

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Quelle est la satisfaction au travail dans le public et le privé ?

La satisfaction au travail varie significativement entre les secteurs public et privé. Dans la fonction publique, 63 % des employés expriment une satisfaction globale, contre 56 % dans le secteur privé. Les cadres sont légèrement plus satisfaits dans le public avec 65 %, comparé à 61 % dans le privé. La satisfaction par secteur montre des disparités : la fonction publique territoriale atteint 70 %, la fonction publique d’État 66 %, et la fonction publique hospitalière 59 %. Les jeunes de 25 à 34 ans dans le secteur public affichent une satisfaction de 69 %, tandis que leurs homologues du privé sont à 61 %. Les seniors montrent également une différence notable, avec 73 % de satisfaction dans le public contre 66 % dans le privé.

Les motifs de satisfaction diffèrent également entre les deux secteurs. Le sentiment d’utilité sociale est plus élevé dans le public (24 %) que dans le privé (8 %). En revanche, la rémunération est un facteur de satisfaction plus important dans le privé (19 %) que pour les fonctionnaires de catégorie A (7 %). L’intérêt pour le travail est également plus prononcé dans le public (22 %) par rapport au privé (12 %). La préoccupation pour la préservation de l’emploi est plus marquée dans le privé (13 %) que dans le public (5 %). Ces chiffres, issus d’une enquête du Cevipof, soulignent les différences de perception entre les deux environnements de travail.

Le revenu salarial moyen dans la fonction publique en 2021 était de 24 070 euros, soit 9,3 % de plus que dans le secteur privé. À volume de travail identique, le salaire net moyen dans la fonction publique est inférieur de 3,7 % à celui du privé. La fonction publique comptait 5,9 millions de salariés à la fin de 2021, contre 20,6 millions dans le secteur privé. Pour plus d’informations sur les conditions de travail dans le secteur public, consultez le site du ministère de la Transformation et de la Fonction publiques.

Fabrice

Fabrice DURAND

Entrepreneur et passionné par l'orientation professionnelle, j'ai créé formation-publique pour vous accompagner dans le choix de vos formations. Je suis également responsable du groupe Facebook Orientation scolaire.

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