En 2025, près de 40 % des Français estiment que les salaires des élus locaux sont trop élevés, selon un récent sondage. Pourtant, combien gagnent réellement les maires et les élus d’arrondissement aujourd’hui ? La question mérite d’être posée, surtout dans un contexte où la transparence financière est de plus en plus exigée par les citoyens.
Les maires, souvent en première ligne pour gérer les affaires locales, perçoivent des rémunérations qui fluctuent en fonction de la taille de leur commune. De leur côté, les élus d’arrondissement, moins connus du grand public, bénéficient également d’indemnités qui suscitent parfois des interrogations. Ces rémunérations sont-elles à la hauteur des responsabilités assumées ?
On vous dit tout sur les revenus de ces figures politiques locales, leur évolution et ce que cela implique pour la gestion de nos territoires.
Combien gagnent les élus parisiens ?
À Paris, les indemnités des élus fluctuent selon leur fonction. Le maire de Paris perçoit une indemnité mensuelle brute de 7.363,38 euros, qui peut atteindre 9.204 euros avec majoration.
En comparaison, les maires d’arrondissement reçoivent 2.917,05 euros s’ils ne sont pas élus au conseil municipal et 5.639,63 euros s’ils le sont. Ces rémunérations sont complétées par des enveloppes forfaitaires annuelles de 19.720 euros pour la maire de Paris et 11.092 euros pour chaque maire d’arrondissement.
Actuellement, Paris compte 17 maires d’arrondissement pour 20 arrondissements, une configuration due à la fusion des quatre premiers arrondissements en une entité unique, Paris Centre.
Les rémunérations des élus en France
Les parlementaires français, au nombre de 925, bénéficient d’une indemnité mensuelle brute de 7.637,39 euros à partir de janvier 2024. Cette somme se décompose en une indemnité de base de 5.931,95 euros, une indemnité de résidence de 177,96 euros et une indemnité de fonction de 1.527,48 euros.
À cela s’ajoute une avance de frais de mandat de 6.353 euros mensuels, destinée à couvrir divers frais professionnels. Les élus municipaux, quant à eux, sont 546.040 répartis dans 34.935 communes.
Leurs indemnités fluctuent selon la taille de la commune, allant d’environ 1.050 euros pour les plus petites à 5.960 euros pour les plus grandes. Un tableau illustre ces données :
Taille de la commune |
% de l’IB 1027 |
Indemnité (en € brut/mois) |
|---|---|---|
Moins de 500 habitants |
25,5 % |
~1 050 |
500 à 999 habitants |
40,3 % |
~1 650 |
1 000 à 3 499 habitants |
51,6 % |
~2 120 |
3 500 à 9 999 habitants |
55 % |
~2 260 |
10 000 à 19 999 habitants |
65 % |
~2 670 |
20 000 à 49 999 habitants |
90 % |
~3 700 |
50 000 à 99 999 habitants |
110 % |
~4 520 |
100 000 habitants et plus |
145 % |
~5 960 |
Les avantages et les primes des élus
Outre leurs indemnités, les élus bénéficient de divers avantages. Les parlementaires jouissent de la gratuité des transports sur tout le territoire, incluant les trains, les vols entre Paris et leur circonscription, ainsi que les transports en commun parisiens.
Les élus locaux peuvent bénéficier d’une majoration de 50 % de leur indemnité dans certaines situations, comme les communes sinistrées. Les frais de garde et de déplacement sont également remboursés, permettant aux élus d’assister aux réunions sans contrainte financière.
Les indemnités sont imposables selon les règles des traitements et salaires, avec la Fraction Représentative des Frais d’Emploi (FRFE) pour alléger la charge fiscale. Ces éléments soulignent l’importance des responsabilités et des engagements des élus à différents niveaux.
Quelles sont les perspectives d’évolution des rémunérations des élus ?
Les rémunérations des élus en France sont souvent sujettes à débat, notamment en ce qui concerne leur évolution future. Dans un contexte économique marqué par l’inflation, la question de l’ajustement des indemnités des élus se pose avec acuité. Pour maintenir l’attractivité des fonctions électives, il est fondamental que les rémunérations suivent l’évolution du coût de la vie. Cet ajustement doit être équilibré pour ne pas susciter de mécontentement au sein de la population, qui pourrait percevoir ces augmentations comme injustifiées par rapport à d’autres secteurs.
L’évolution des rémunérations des élus pourrait être influencée par des réformes structurelles. La fusion de certaines collectivités territoriales ou la redéfinition des compétences entre les différents niveaux de gouvernance peuvent impacter les indemnités. Par exemple, la création de nouvelles entités administratives, comme les métropoles, a déjà conduit à une réévaluation des rémunérations pour s’aligner sur les nouvelles responsabilités. Ces réformes visent à optimiser la gestion publique tout en garantissant une juste rémunération des élus.
La transparence dans la gestion des indemnités est un enjeu majeur pour l’avenir. Les citoyens demandent de plus en plus de clarté sur l’utilisation des fonds publics, y compris les indemnités versées aux élus. Des initiatives comme la publication des indemnités sur des plateformes accessibles au public peuvent contribuer à renforcer la confiance entre les citoyens et leurs représentants. Cette transparence est essentielle pour assurer un contrôle démocratique et éviter les dérives potentielles.
Les indemnités des maires : une question de statut et de lieu ?
Les maires des grandes villes françaises bénéficient d’indemnités qui fluctuent en fonction de plusieurs facteurs. À Lyon, par exemple, le maire peut toucher jusqu’à 7.531,31 € par mois grâce aux majorations liées au statut de chef-lieu et à l’importance touristique de la ville. Cette somme reflète les responsabilités et le prestige associés à la gestion d’une métropole.
Paris, quant à elle, se distingue par un statut unique. Le maire de la capitale perçoit une indemnité exceptionnelle d’environ 7.912,76 € chaque mois, un montant justifié par les particularités administratives de la ville. Ce statut spécial, accordé par la loi, souligne l’importance de la fonction dans une ville aussi influente.
Les maires d’arrondissement à Paris, qui cumulent souvent les fonctions de conseillers municipaux, reçoivent une indemnité de 5.282,02 € bruts par mois. Cette double casquette leur permet de jouer un rôle clé dans la gestion locale tout en participant aux décisions municipales plus larges. Les montants des indemnités peuvent être majorés dans certains cas particuliers, selon le statut administratif ou touristique des communes concernées.
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