Bernard, ancien professeur dans le secondaire : voilà ce que je touche à la retraite..

Fabrice

professeur retraite

En 2025, les enseignants titulaires de l’Éducation nationale bénéficient d’une pension de retraite calculée sur des critères spécifiques. Le niveau de revenu varie en fonction du corps d’enseignement, du grade atteint en fin de carrière, et de la durée de cotisation. Voici un aperçu détaillé des montants moyens et des modalités de calcul. Nous avons également rencontré Bernard un professeur à la retraite qui nous livre son témoignage sur sa pension de retraite.

Quels sont les montants moyens de pension par niveau d’enseignement ?

La retraite moyenne diffère selon le niveau d’enseignement :

Catégorie
Pension moyenne brute mensuelle
Premier degré (professeurs des écoles, ex-instituteurs)
Environ 2 500 €
Second degré (collèges et lycées)
Environ 2 850 €
Professeurs agrégés et universitaires
Généralement supérieur à 2 850 €

Modalités de calcul de la pension

  • Le calcul repose sur le traitement indiciaire brut des six derniers mois (hors primes).
  • Le taux plein de pension est fixé à 75 % pour une carrière complète (environ 42 ans de service selon l’année de naissance).
  • En cas de trimestres manquants, une décote est appliquée.

Garantie d’un minimum de retraite

Quel que soit le parcours professionnel, la pension de retraite ne peut pas être inférieure au minimum vieillesse garanti. Ce seuil constitue une protection pour les enseignants ayant une carrière partielle ou à temps incomplet.

  Pourquoi les fonctionnaires sont moins payés que dans le privé ? la raison est simple..

Des facteurs variables en fonction du parcours

Le montant final de la retraite dépend de nombreux éléments personnels :

  • Le grade atteint en fin de carrière
  • Le nombre de trimestres validés
  • Les éventuelles bonifications (enfants, services dans certaines zones, etc.)

Obtenir une estimation personnalisée

Pour connaître précisément ses droits à la retraite, il est recommandé d’utiliser les outils en ligne :

  • Le simulateur officiel
  • L’accès à son espace personnel retraite via le portail Info-Retraite

Bernard, 68 ans : « Ma vie de prof dans le secondaire… et ce que je touche à la retraite »

Dans une maison remplie de livres, près de Poitiers, nous retrouvons Bernard, ancien professeur d’histoire-géographie dans un lycée public. À 68 ans, il a pris sa retraite il y a trois ans, après une carrière de 43 années dans l’Éducation nationale, dont 38 dans le secondaire. Avec un ton à la fois chaleureux et précis – on sent que le goût de transmettre ne l’a jamais quitté – il évoque pour nous ses années d’enseignement, la transition vers la retraite, et le montant exact qu’il touche aujourd’hui après une vie passée devant le tableau noir.

Bernard, après une carrière complète dans l’enseignement secondaire, quel est aujourd’hui le montant de votre retraite ?

Je touche 2 736 euros brut par mois, ce qui me fait un peu plus de 2 300 euros nets. J’ai terminé ma carrière comme professeur certifié hors classe, avec un indice majoré assez élevé. J’ai validé 172 trimestres, donc j’ai eu le taux plein, sans décote. La pension est calculée sur les six derniers mois de traitement indiciaire brut – donc sans les primes, ce qui est un peu frustrant, car les heures sup, les indemnités de suivi, tout ça ne compte pas dans le calcul. Mais bon, c’est le système.

Ce montant vous semble-t-il représentatif de votre engagement ?

C’est une retraite confortable, je ne vais pas le nier. J’ai de quoi vivre décemment, voyager un peu, aider mes enfants. Mais si je regarde l’investissement personnel… j’ai parfois du mal à ne pas comparer avec des collègues du privé, qui gagnaient mieux que moi et partent avec des pensions similaires. Ce n’est pas une question de jalousie, c’est juste que, dans l’Éducation nationale, on donne beaucoup, y compris en dehors des heures de cours : préparation, corrections, réunions, soutien individualisé. Et ce travail invisible, il n’est pas reconnu dans la retraite.

Et côté retraite complémentaire, vous touchez quelque chose en plus ?

Oui, un peu. Je touche environ 130 euros par mois via la RAFP. Ça reste modeste, car comme beaucoup de profs, mes primes étaient limitées. C’est une part de la retraite qu’on sous-estime souvent, surtout quand on est jeune. Il faut faire attention à ce que les primes soient bien déclarées, sinon ça disparaît. J’ai eu de la chance, mes dernières années j’étais plus vigilant.

Vous souvenez-vous de votre passage à la retraite ? Facile ou compliqué ?

Émotionnellement… difficile. Les derniers mois, j’étais partagé entre soulagement et vertige. J’adorais enseigner, c’était toute ma vie. Quand j’ai rendu mes clés de salle, j’ai eu un petit moment de vide. Mais très vite, j’ai trouvé une nouvelle routine. Je donne des conférences dans des maisons de la culture, je fais du bénévolat dans une association d’aide aux devoirs, et j’ai même repris des études d’histoire moderne, pour le plaisir ! Et puis… je corrige encore les fautes dans les menus des restaurants, on ne se refait pas (rires).

Quel conseil donneriez-vous à vos collègues encore en activité ?

Préparez votre retraite bien avant 60 ans. Vérifiez vos trimestres, faites des simulations, renseignez-vous sur les règles – elles évoluent vite. Et surtout, ne laissez pas l’institution vous user sans rien dire. Prenez soin de vous, prenez vos congés, formez-vous, revendiquez. Ce métier est noble, mais il peut être épuisant. La retraite, c’est la récompense d’une vie de service public. Il faut qu’elle soit digne – et qu’elle vous permette de continuer à transmettre autrement.

Fabrice

Fabrice DURAND

Entrepreneur et passionné par l'orientation professionnelle, j'ai créé formation-publique pour vous accompagner dans le choix de vos formations. Je suis également responsable du groupe Facebook Orientation scolaire.

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