Fonction publique : Vers un retour du service militaire pour tous ?

L’évolution du service national pourrait coûter 15 milliards. Cette somme astronomique soulève de nombreuses interrogations et suscite des débats passionnés au sein de la société française. Alors que le gouvernement envisage de réformer ce dispositif emblématique, les implications financières de cette transformation ne cessent de faire couler de l’encre. Quels seront les impacts réels de cette dépense colossale sur l’économie nationale et sur le quotidien des citoyens ?

À l’heure où les priorités budgétaires sont scrutées à la loupe, ce projet de réforme du service national interpelle autant qu’il divise. Entre opportunité de modernisation et fardeau financier, le dilemme est de taille. Comment le gouvernement compte-t-il concilier ambition et réalisme économique dans ce contexte ?

Quel avenir pour le Service national universel ?

Emmanuel Macron a annoncé une refonte du Service national universel (SNU) pour mieux répondre aux besoins de la nation, notamment face aux menaces multiformes comme la guerre en Ukraine. Le retour d’un service militaire obligatoire, sous sa forme historique, n’est pas envisagé, car il n’est pas compatible avec le modèle d’armée actuel, qui est professionnalisé et focalisé sur l’opérationnel. Le président a souligné que réemployer les armées pour encadrer 800 000 jeunes n’est ni opérant ni réaliste à court terme. La réserve opérationnelle des armées a été fortement augmentée dans le cadre de la loi de programmation militaire en cours.

15 Milliards d’euros pour l’hypothèse la plus forte

Le Haut-commissariat au Plan, en collaboration avec France Stratégie, a élaboré plusieurs scénarios pour le SNU. Le scénario d’un SNU renforcé vise à inclure 200 000 jeunes par an pour un coût de 600 millions d’euros, tandis que le service militaire obligatoire pourrait impliquer entre 300 000 et 600 000 jeunes, avec un coût d’environ 15 milliards d’euros. Les scénarios intermédiaires comprennent une phase de cohésion obligatoire suivie d’un engagement long, qu’il soit civique ou militaire, pour environ 5 milliards d’euros. Ces propositions visent à renforcer l’esprit de défense et la préparation collective.

Les statistiques de 2023 montrent que 56 063 volontaires se sont inscrits au SNU, et 40 135 jeunes ont participé à un séjour de cohésion. Le budget du SNU s’élève à 96,3 millions d’euros, tandis que le service civique dispose de 524 millions d’euros pour 88 000 nouveaux jeunes engagés. Le tableau ci-dessous résume les coûts et objectifs des différents scénarios envisagés pour le SNU :

Quelles alternatives pour un engagement citoyen ?

Face aux enjeux de sécurité actuels, le SNU pourrait devenir un levier stratégique pour la France. Le rapport souligne la nécessité de repenser la logistique, avec la création de centres d’hébergement et d’encadrement. Le service civil obligatoire, qui pourrait concerner 600 000 jeunes, est estimé entre 1,7 et 3,5 milliards d’euros par an. Un scénario hybride propose un service civil obligatoire pour 600 000 jeunes, avec un coût de 4,95 milliards d’euros par an, tandis qu’un autre évalue ce coût à environ 5,2 milliards d’euros.

Le service militaire volontaire, destiné à 70 000 jeunes âgés de 18 à 25 ans, est estimé à 1,7 milliard d’euros par an. Pour plus d’informations sur l’engagement citoyen et les opportunités offertes par le SNU, fournit des ressources utiles. Ces initiatives visent à renforcer l’esprit de défense et l’engagement civique, tout en s’adaptant aux contraintes budgétaires.

• Le SNU pourrait inclure des modules de formation civique et de sensibilisation aux enjeux environnementaux.
• Des partenariats avec des associations locales pourraient enrichir l’expérience des jeunes.
• Les participants pourraient bénéficier de crédits pour leur parcours éducatif ou professionnel.