« Trop dur, trop mal payé » : pourquoi les jeunes tournent le dos au métier de professeur

Fabrice

jeune refuse professeur

Plus d’un poste sur quatre de professeur n’a pas trouvé preneur lors des concours de recrutement. Cette pénurie alarmante soulève une question capitale : comment en est-on arrivé là ?

Les salles de classe se vident de leurs enseignants, et les conséquences pour l’éducation nationale sont préoccupantes.

Les causes de cette crise sont nombreux. Entre conditions de travail difficiles, salaires peu attractifs et manque de reconnaissance, le métier de professeur ne séduit plus. Les jeunes diplômés se détournent de cette vocation, et les établissements peinent à attirer de nouveaux talents. Les réformes successives n’ont pas su enrayer cette tendance, laissant le système éducatif dans une situation délicate.

Formation-publique.com revient sur les raisons qui expliquent cette situation critique et les pistes envisagées pour redresser la barre.

Crise de recrutement dans l’Éducation nationale

L’Éducation nationale fait face à une crise de recrutement avec 2 600 postes non pourvus cette année. Sur les 27 713 postes proposés aux concours du public et du privé sous contrat, 2 610 restent vacants.

Cette situation, bien que légèrement améliorée par rapport aux 3 975 postes non pourvus l’année précédente, reste préoccupante. Les disciplines les plus touchées peuvent englober les mathématiques, avec 400 postes non pourvus, soit un poste sur cinq proposé aux concours.

Les chiffres sont parlants : 1 141 postes vacants dans le premier degré public, contre un total de 2 330 postes vacants dans le public. Les académies de Versailles, Créteil, Guyane et Mayotte sont particulièrement affectées, avec respectivement 475, 382, 165 et 94 postes non pourvus.

  800 fonctionnaires floués par des erreurs de salaire, ce qu'il faut vérifier absolument

Les disciplines en souffrance

Les disciplines en difficulté ne se limitent pas aux mathématiques. Physique-chimie, allemand, musique, anglais et lettres modernes sont également touchées. Cette pénurie de professeurs pourrait avoir des répercussions sur la qualité de l’enseignement.

  • Mathématiques
  • Physique-chimie
  • Allemand
  • Musique
  • Anglais
  • Lettres modernes

Le ministère de l’Éducation nationale planche sur une réforme du recrutement et de la formation initiale des enseignants. L’objectif est de passer d’un niveau de recrutement de bac + 5 à bac + 3 dès la session du printemps 2026. Cette réforme vise à rendre le métier plus attractif et accessible à un plus grand nombre de candidats.

Réforme en vue pour enrayer la tendance

Pour répondre à cette crise, le ministère envisage une refonte du système de recrutement. La réforme prévue pour 2026 entend réduire le niveau de diplôme requis pour devenir enseignant, passant de bac + 5 à bac + 3.

Cette stratégie vise à élargir le vivier de candidats potentiels et à rendre la profession plus attrayante. Le ministère espère ainsi combler les postes vacants et assurer une meilleure distribution des enseignants sur le territoire.

Un tableau illustrant cette situation met en évidence les postes non pourvus par académie :

Académie
Postes non pourvus
Versailles
475
Créteil
382
Guyane
165
Mayotte
94

Quelles solutions pour pallier la pénurie d’enseignants ?

La crise de recrutement dans l’Éducation nationale ne se limite pas à un simple manque de candidats. Elle soulève des questions plus profondes sur les conditions de travail et la reconnaissance du métier d’enseignant. Pour attirer davantage de candidats vers l’enseignement, il est fondamental d’examiner les facteurs qui dissuadent les potentiels enseignants de se lancer dans cette carrière. Parmi ces facteurs, on trouve les salaires jugés peu compétitifs, le manque de ressources pédagogiques et le sentiment d’isolement ressenti par de nombreux enseignants, notamment dans les zones rurales ou difficiles.

  La formation statutaire obligatoire dans la fonction publique

En parallèle, il faut repenser la formation continue des enseignants. Une formation continue adaptée pourrait permettre aux enseignants d’acquérir de nouvelles compétences et de se sentir mieux préparés face aux problèmes actuels de l’éducation. Cette approche pourrait également inclure des échanges internationaux, permettant aux enseignants de découvrir de nouvelles méthodes pédagogiques et d’enrichir leur pratique.

Un autre aspect à considérer est la mise en place de programmes de mentorat, où les enseignants expérimentés pourraient guider les nouveaux venus, facilitant ainsi leur intégration et leur développement professionnel.

La question de la répartition géographique des enseignants mérite une attention particulière. Les académies les plus touchées par la pénurie se trouvent souvent dans des zones où les conditions de vie sont plus difficiles, ce qui décourage les candidats potentiels. Pour remédier à cette situation, des incitations financières ou des avantages spécifiques pourraient être mis en place pour encourager les enseignants à s’installer dans ces régions.

L’amélioration des infrastructures et des conditions de travail dans ces zones pourrait contribuer à rendre ces postes plus attractifs. En fin de compte, une approche globale et concertée est nécessaire pour répondre efficacement à la crise de recrutement qui frappe l’Éducation nationale.

La crise de l’enseignement : une pénurie persistante ?

En 2025, le secteur de l’éducation en France fait face à un enjeu majeur. Près de 2 600 postes d’enseignants sont restés non pourvus, malgré une baisse du nombre de postes offerts dans certaines académies et disciplines moins attractives. Cette situation met en lumière une problématique de taille qui persiste depuis plusieurs années.

  Devenir magistrat de la fonction publique

Le ministère de l’Éducation nationale ne cache pas son inquiétude. Il reconnaît que ces tensions persistantes dans plusieurs académies et disciplines clés sont le reflet d’une crise d’attractivité durable. Cette crise frappe le métier enseignant depuis plus d’une décennie, rendant le recrutement de nouveaux talents de plus en plus difficile.

Pour tenter de remédier à cette situation, des efforts ont été faits. Le ministère a choisi de réduire le nombre de postes affichés dans certaines filières déficitaires et de proposer davantage de contrats temporaires. la difficulté à recruter reste majeure, laissant les établissements scolaires dans une situation délicate.

Face à ces enjeux, les établissements scolaires n’ont d’autre choix que de s’adapter. Ils doivent souvent recourir massivement à des professeurs contractuels pour pallier ces manques. Cette solution, bien que temporaire, souligne l’impact direct de cette pénurie sur le fonctionnement des écoles, posant la question de la pérennité du système éducatif actuel.

 

Fabrice

Fabrice DURAND

Entrepreneur et passionné par l'orientation professionnelle, j'ai créé formation-publique pour vous accompagner dans le choix de vos formations. Je suis également responsable du groupe Facebook Orientation scolaire.

Laisser un commentaire